Même le plus abouti des projets peut échouer s’il n’atteint pas ses destinataires. La communication à son sujet est une étape indispensable, dont il convient de cerner les larges contours : celle-ci concerne l’intérieur comme l’extérieur de l’établissement ou du service, et doit se déployer en amont, pendant et jusqu’après le projet.
Pourquoi communiquer ?
Développer des projets livre et lecture pour les personnes placées sous main de justice (PPSMJ) s’accompagne de la préoccupation de les faire exister et trouver leur place dans des établissements :
- qui ont des contraintes de service, limitant parfois l’accès des bénéficiaires aux projets ;
- où les espaces servent souvent à plusieurs usages.
En amont des projets, la communication visera à faire connaître l’offre de lecture, les services et animations proposés :
- en interne, auprès des bénéficiaires, des autres PPSMJ, de leurs proches et du personnel des établissements et services ;
- en externe, auprès des partenaires actuels et potentiels, des organismes financeurs et de décision, ainsi que de l’ensemble de la population.
En aval des projets :
- la communication interne permet de les pérenniser et les faire évoluer, de les valoriser, de toucher d’autres bénéficiaires ;
- la communication externe rend les projets visibles sur le territoire et permet ainsi de favoriser les relations avec les autres acteurs, en leur faisant mieux appréhender les enjeux de ces projets et les spécificités des publics qui en bénéficient ; elle valorise les partenariats existants et permet d’en nouer de nouveaux.
Communiquer dedans
Faire connaître la bibliothèque ou l’espace de lecture
Même quand la circulation n’est pas libre, comme en détention, il est important d’informer par une signalétique adaptée qu’il existe une bibliothèque ou un espace de lecture ouvert à tous et toutes, qui propose non seulement des livres mais aussi des magazines, des supports audio et des activités régulières.
Ce lieu doit être repérable à la fois par les PPSMJ et par le personnel et les structures intervenant dans d’autres champs, en prévision de croisements possibles.
Ainsi, il faut imaginer des outils de communication spécifiques, par exemple :
- une présentation de la bibliothèque dès l’admission : dans le guide d’accueil des arrivants ou sur un flyer joint au guide d’accueil ;
- une signalétique indiquant la bibliothèque ou l’espace de lecture dans l’ensemble de la structure et dans chaque quartier ou secteur de l'établissement ou du service ;
- en milieu fermé, des supports de communication dans les cellules ou les chambres : des affiches ou des flyers indiquant les informations pratiques de la bibliothèque (horaires, lieu, modalités d'accès), ainsi qu'une sélection de titres de son catalogue ;
- une communication sur le canal vidéo interne de l’établissement pénitentiaire : présentation non seulement de la bibliothèque, mais aussi des nouveautés, des coups de cœur des personnes détenues, des bibliothécaires ou libraires partenaires.
Associer les surveillant·es et les bénéficiaires au travail sur la signalétique, le fléchage, les affiches et les flyers.
Utiliser la méthode Facile à Lire et à comprendre dans l’élaboration des supports et de la signalétique en assurera une bonne compréhension par tous les publics.
Découvrir la méthode Facile à Lire et à comprendre réalisée par l'Unapei.
Communiquer sur les animations et l’action culturelle
Communiquer en amont de la mise en œuvre d’un projet permet d’anticiper :
- la disponibilité des lieux ;
- le matériel nécessaire ;
- l’information des bénéficiaires ;
- l’organisation et le déroulement : horaires, conditions particulières, etc.
Une bonne circulation de l’information permet de s’assurer de :
- la présence effective des bénéficiaires, non retenu·es par une autre activité ou un chevauchement d’horaires ;
- l’accord et le soutien de la hiérarchie ;
- la collaboration du personnel.
Communiquer dehors
La communication en dehors de l’établissement pourra être pérenne ou événementielle via les canaux suivants :
- outils de communication habituels : site internet, réseaux sociaux…
- médias : presse papier locale ou régionale, radio ou télévision à l’occasion d’un projet d’action culturelle (rencontre avec un·e auteur·rice, exposition…), d’un événement local ou national (Bulles en fureur, Goncourt des détenus…), d’une action de valorisation (exposition, restitution publique, etc.).
- les animations et l’action culturelle peuvent également devenir des outils de communication vers l’extérieur, notamment les réalisations faites par les PPSMJ : livrets, enregistrements, films, expositions des travaux réalisés, etc.
Il est indispensable d’anticiper la communication externe en associant le service communication de la direction interrégionale concernée et en tenant compte des délais d’autorisation concernant la diffusion des productions des PPSMJ.
Rien ne doit être diffusé avant l’obtention d’un accord officiel de la DIRPJJ !
Ne pas oublier de soumettre, bien en amont, tout élément de communication sur les actions menées auprès de PPSMJ (dossiers et communiqués de presse, textes et photos d’articles ou de brèves pour un site internet ou un réseau social, etc.) à sa DIRPJJ avant toute diffusion ou publication.